Profitez-en, après celui là c'est fini

3e entretiens du nouveau monde industriel

novembre 27th, 2009 Posted in Design, Interactivité

Pour la troisième année consécutive, donc, se tiennent les Entretiens du nouveau monde industriel organisés par l’Ensci, l’Iri et Cap Digital. J’ai pu assister à la première journée mais je ne serai pas là demain pour la seconde.
Le thème de cette édition est Les objets communicants, nouveau « système des objets ».

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Une grève au centre Pompidou a forcé les organisateurs à se replier sur le Conservatoire National des Arts et Métiers. L’amphithéâtre utilisé le matin était trop petit, le public s’est entassé sur les escaliers, puis par terre dans la salle. Tout le monde n’a pas pu entrer. La première session, intitulée Le retour de la matière, comportait des introductions de Bernard Stiegler (IRI/IUT Compiègne), Alain Cadix (Ensci), Bernard Benhamou (Délégué aux usages de l’Internet) et Henri Verdier (Président de Cap Digital) : philosophie, pédagogie, politique et industrie (le curé, l’instituteur, monsieur le maire et le boulanger, a résumé un intervenant du public).

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L’après-midi, les intervenants et le public ont déménagé pour un amphithéâtre nettement plus grand. La session était baptisée Le nouvel objet industriel.
Jean-Louis Fréchin (ci-dessus) a présenté ses objets interactifs et son approche humano-centrée du design et des interfaces. Nicolas Nova (Liftlab), Frédéric Kaplan (Epfl) et Jean-Louis Beylat (Alcatel Lucent) ont présenté des pistes pour l’avenir des objets et rappelé, chacun à sa manière (c’est ma conclusion en tout cas) et sans être forcément d’accord sur tout, que rien ne se fera contre les utilisateurs ou sans les utilisateurs. Il a notamment été rappelé qu’il ne suffit pas de décréter qu’un objet est « pratique » ou « utile » pour que les utilisateurs s’en emparent effectivement : qui a besoin d’un frigo intelligent ou d’un service qui dit à nos amis où nous nous trouvons physiquement à dix mètres près ?

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La seconde session de l’après-midi, intitulée Nouveaux standards, nouveaux logiciels et nouvelles infrastructures pour les néo-objets a en fait principalement traité des questions de pouvoir, avec trois intervenants : Xavier Barras, Christian Fauré et Valérie Peugeot. Qui dirige quoi, qui trace (traque) qui, quoi, comment ? Qui produit les données, qui les exploite ?
Questions urgentes, puisque c’est en ce moment que les choses se passent et, peut-être, se cristallisent.

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C’est d’ailleurs l’idée que je retiens de cette journée : c’est en ce moment que les choses se passent et nous oublions souvent la vitesse à laquelle tout cela est allé : il y a quinze ans, Internet était une réalité lointaine pour la plupart des gens. Il y a dix ans, Google était un projet d’étudiants. Il y a cinq ans, Youtube, FaceBook et Twitter n’existaient pas. Dans cinq, dix ou quinze ans, où serons-nous ?
Ci-dessus : Olivier Cornet, enseignant à l’Esad d’Amiens (gauche) et un groupe d’étudiants en design interactif d’e-artsup (droite).

  1. 6 Responses to “3e entretiens du nouveau monde industriel”

  2. By elifsu on Nov 27, 2009

    Dans cinq jours, où serons-nous ?…

  3. By Fred Boot on Nov 27, 2009

    Olivier n’est plus enseignant à l’ENSCI ?

  4. By Jean-no on Nov 27, 2009

    Si si, il intervient toujours à l’Ensci

  5. By Gertrude on Nov 30, 2009

    En même temps, dire que le design des interfaces et des objets ne peut pas se faire sans l’utilisateur, c’est un peu enfoncer une porte ouverte, ‘fin moi j’dis ça… (un petit troll du lundi ?)

  6. By Jean-no on Nov 30, 2009

    Justement il y a eu des exemples intéressants de design pensé sans les utilisateurs (Ce n’est pas nouveau remarque, je rentre souvent du Havre dans des trains à double plate-forme dont les fauteuils n’ont été pensés pour les dos d’aucun habitant de la planète terre).
    Exemple : une application qui dit à tes amis où tu te trouves à un mètre près : il s’est avéré que la plupart des gens a plus besoin de baratiner sur l’endroit où il se trouve ( « je suis presque arrivé, vous pouvez commencer à commander » ) que de dire la vérité. De même, la tendance « machine to machine » (ton frigo qui cause avec ton supermarché des produits qui te manquent) n’intéresse finalement personne, les gens ne veulent pas se laisser déposséder de toutes leurs prérogatives au profit d’objets « intelligents ».

  7. By Wood on Déc 5, 2009

    On ne peut donc pas dire que le design ne peut pas se faire sans les utilisateurs, puisque manifestement ça se fait.

    Les fabriquant des ces sièges sont bien parvenus à les vendre à la SNCF, le designer a touché son salaire, etc… Dans certains cas, le plaisir de l’utilisateur pase au second plan.

    Surtout que les sièges de seconde classe sont volontairement inconfortables pour donner au client l’envie de voyager en première.

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